Ile du Diable Crédit photo : Flickr
Il existe en Guyane une petite île au large de Kourou appelée l'île du Diable. Ce bout de terre rocheuse de 14 hectares, recouverte de palmiers a servi de bagne pour les détenus politiques et de droit communs dès 1852, sous Napoléon III. Avant cela, l'île du Diable abritait une léproserie.
Les conditions climatiques étant difficiles - vents et courants violents - l'isolement des détenus était total. C'est d'ailleurs à cause de cet isolement que cet îlot accueillait principalement des prisonniers politiques que le gouvernement voulait à tout prix éloigner du monde. Mais une fois sur l'île, ne pouvant pas s'enfuir, les bagnards avaient le droit de se promener librement et contrairement aux autres bagnes, les prisonniers n'avaient aucun travail forcé hormis celui de préparer leurs propres repas.
Le bagne de l'île du Diable est plus connu pour avoir accueilli quelques protagonistes d'affaires célèbres, comme Guillaume Seznec qui fût transféré dans ce bagne en 1928 et qui ne le quitta qu'à sa remise de peine en 1947. L'anarchiste Marius Jacob, qui inspira le personnage d'Arsène Lupin. Marius séjourna sur l'île de 1906 à 1925, et y multiplia les tentatives d'évasion. Mais le plus célèbre des bagnards reste Alfred Dreyfus accusé d'espionnage dont l'affaire divisa la France. Détenu sur l'île d'avril 1895 à juin 1899, Dreyfus était isolé dans une case, entourée d'une palissade et gardée jour et nuit par 11 officiers. Toutes ces précautions étaient prises suite à des rumeurs d'évasion de l'ancien capitaine.
La case de Dreyfus, classée monument historique, a été rénovée avec l'aide du CNES (Centre National d'Etudes Spatiales). Le centre spatial guyanais est aujourd'hui propriétaire de l'île du Diable mais en interdit l'accès au public.